Handicap en entreprise | Yannis Mallet, directeur d’exploitation à l’agence de Tours

Interview collaborateur

Durant mon enfance, j’avais côtoyé de près deux personnes en situation de handicap dans mon entourage. À l’époque, les Etablissements et Services d’Aide par le Travail et autres centres adaptés n’existaient pas.

Ces personnes avaient une place dans la société et travaillaient comme tout un chacun. Mon approche du handicap est imprégnée de cela. J’avais envie d’intégrer des personnes en situation de handicap dans nos métiers de la logistique et du transport. À Tours, j’ai contacté la Fondation AMIPI qui aide des personnes en situation de handicap cognitif à s’insérer dans le monde du travail. Les deux premiers essais n’ont pas été concluants mais on n’a pas baissé les bras. J’ai impliqué les équipes de l’agence pour affiner nos exigences et faire en sorte que l’accueil suivant soit une réussite. Et cela a été le cas !

Après une période d’apprentissage de dix mois, nous avons recruté en CDI notre premier opérateur de messagerie en 2015. Un peu plus tard, en 2017, nous avions à nouveau besoin de recruter sur les quais pour la préparation des tournées de livraison et j’ai encore fait appel à l’AMIPI. Je me suis mis en mode projet avec les équipes, qui étaient partantes. Après trois mois de mise en situation, nous avons recruté en CDI notre deuxième salarié avec un handicap cognitif. Au fil du temps on s’est rendu compte qu’il aimait aussi la mécanique alors on lui a confié la réparation des transpalettes. Aujourd’hui, aucun de ces deux collaborateurs ne retournerait à l’AMIPI.

Ils sont fiers d’avoir désormais un “travail normal”, selon leurs propres mots. Ils font partie intégrante des équipes et on n’hésite pas à les solliciter. Pour autant, leur présence demande quand même de la tolérance et de l’adaptation.


Nous nous préparons à accueillir une troisième personne bientôt. On sait que son intégration va demander du temps et de l’investissement mais les équipes sont prêtes et ont maintenant de l’expérience. Cela ne nous eff raie pas. Au bout, il y a cette satisfaction d’aider et d’être utile. Si on a la volonté d’intégrer des collaborateurs avec un handicap, on y arrive ! Les handicaps cognitifs n’empêchent pas les personnes concernées d’avoir des compétences.

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